Géolocalisation : faut-il un système d'alerte pour les personnes malades égarées ? (1)
Échos d'ailleurs
A New York, au moins trois cents personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée s’égarent chaque année, selon l’association Alzheimer locale. Le grand nombre de moyens de transport disponibles ne facilite pas la tâche pour les retrouver. Depuis le début des années 1990, l’association, qui tient un registre de treize mille personnes malades, travaille en lien étroit avec la police, qui dispose depuis l’an 2000 de procédures spécifiques de maillage de l’environnement immédiat des personnes. La police retrouve 99% des personnes égarées et enregistrées auprès de l’association. Quinze autres Etats américains, dont la Floride, la Géorgie, la Caroline du Nord et le Missouri, disposent d’un système similaire.
Toujours aux Etats-Unis, le ProjectLifesaver International, une association de secours aux citoyens risquant de se perdre en raison d’une maladie d’Alzheimer, d’autisme ou d’autres troubles cognitifs, vient de recevoir une subvention de huit cent quatre vingt-dix mille dollars (six cent mille euros), accordée par le département de la Justice, en partenariat avec Alzheimer Foundation of America. Project Lifesaver International est un programme de formation certifié, destiné aux forces de l’ordre. Les personnes malades participant au programme portent un bracelet électronique avec radio-transmetteur permettant leur géolocalisation. Le programme de formation comprend l’acquisition de compétences spécifiques pour communiquer avec des personnes présentant des troubles du comportement et de la communication, compétences critiques pour gagner la confiance de la personne égarée et faciliter son retour chez elle en sécurité. Au plan national, plus de mille services de police sont membres de Project Lifesaver, et ont retrouvé à cette date plus de deux mille personnes, avec 100% de succès. Le temps moyen pour retrouver une personne équipée est de trente minutes, contre neuf heures en pratique policière courante. Pour l’association, l’efficacité du programme permet de réduire de façon importante les coûts de recherche et libère les officiers de police pour d’autres tâches.
Au niveau national, une proposition de loi votée par la Chambre des représentants (Silver Alert Act) est actuellement en discussion à la commission de la Justice du Sénat. Le département de la Justice serait chargé de superviser le projet, dont le budget proposé est de seize millions de dollars (10.8 millions d’euros). La publicité de la disparition serait faite auprès des forces de l’ordre, des hôpitaux, des morgues et autres institutions locales. Le sénateur de New York Charles Schumer a déclaré : « c’est simple, cela ne coûte pas cher et cela sauve des vies ». Une information circule sur le réseau social Twitter pour suivre l’évolution de la législation Silver Alert au niveau national.
A Hong-Kong, une étude auprès de deux cent cinquante et un aidants familiaux de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée montre que le risque de se perdre concerne globalement 27.5% des personnes malades. Le risque atteint 39% chez les personnes malades fréquentant un accueil de jour, contre 7.5% des personnes malades vivant chez elles. Le risque augmente avec la progression de la maladie.
Cityroom.blogs.nytimes.com, 12 octobre 2009. www.projectlifesaver.org, www.reuters.com, 11 septembre 2009. Int J Geriatr Psychiatry. Kwok TC et al. Getting lost in the community : a phone survey on the community-dwelling demented people in Hong-Kong. 3 août 2009.