Auto-appréciation cognitive : quelle base neurobiologique ?

Échos d'ailleurs

Date de rédaction :
01 février 2010

L’auto-appréciation (self-appraisal) est une fonction cognitive critique, qui nous aide à choisir des tâches à partir d’une évaluation de nos capacités. Les mécanismes neurobiologiques de l’auto-appréciation sont encore mal compris, mais des travaux de plus en plus nombreux mettent en évidence l’implication de plusieurs zones frontales et subcorticales du cerveau. L’anosognosie, ou méconnaissance par la personne malade de ses propres déficits, est fréquente dans les démences neurodégénératives. Il est rare que la personne malade anosognosique consulte d’elle-même, et c’est souvent à l’initiative de l’entourage plus que du milieu médical qu’un avis est demandé. L’anosognosie offre une fenêtre d’exploration importante pour identifier les circuits neuronaux impliqués dans l’auto-appréciation cognitive. Une étude du service de neurologie du centre mémoire de l’Université de Californie à San Francisco (Etats-Unis), portant sur trente-neuf personnes dont trente-cinq atteintes de déficit cognitif dû à une ou plusieurs maladies neurodégénératives probables, associant la neuro-imagerie et un test neuropsychologique mesurant la précision de l’auto-appréciation cognitive, montre que cette dernière est corrélée avec la perte de neurones du cortex pré-frontal ventro-médial droit. Les auteurs font l’hypothèse que les processus émotionnels et physiologiques contrôlés par cette zone cérébrale seraient un facteur important pour réguler l’auto-appréciation des déficits cognitifs chez les personnes démentes.

Neuroimage. Rosen HJ et al. Neuroanatomical correlates of cognitive self-appraisal in neurodegenerative disease. 15 février 2010. Psychol NeuroPsychiatr Vieil. Lebert F et Pasquier P. Démence frontotemporale : histoire comportementale d’une maladie neurologique. Mars 2008.