Ordonnances inappropriées : quelles conséquences ?

Échos d'ailleurs

Date de rédaction :
01 avril 2010

Une étude internationale, menée par Pierre-Olivier Lang, du service de rééducation et gériatrie des Hôpitaux universitaires de Genève, en collaboration avec le CHU de Reims, a analysé onze cents ordonnances de cent cinquante personnes âgées en moyenne de quatre-vingts ans, présentant des co-morbidités mentales, et hospitalisées pour un épisode aigu de maladie chronique. Plus de 95% prenaient plusieurs médicaments, et 50% plus de sept médicaments. Des ordonnances inappropriées ont été observées chez 77% des patients et une omission de prescription chez 65%. Quelles conséquences potentielles ? Les prescriptions inappropriées les plus fréquentes concernent les effets indésirables des médicaments chez les patients chuteurs (25%) et un traitement antiagrégant plaquettaire sans athérosclérose (14%). Les omissions de prescription les plus fréquentes concernaient les antidépresseurs dans le cas de dépressions modérées à sévères (20% des cas) et la supplémentation en calcium et en vitamine D (18%). Les personnes présentant des troubles cognitifs ont 1.83 fois plus de risques d’avoir une ordonnance inappropriée. Les personnes vivant en établissement ont un risque de prescription inapproprié multiplié par 1.45, et un risque d’omission de prescription multiplié par 1.67. Les auteurs attirent l’attention sur les besoins de formation des médecins non spécialisés en gériatrie.

Age Ageing. Lang PO et al. Potentially inappropriate prescribing including under-use amongst older patients with cognitive or psychiatric co-morbidities. 7 avril 2010.