Activités inter-générationnelles : l'apprentissage émotionnel (2)
Échos d'ailleurs
Le programme Memory Bridge a été créé en 2005 par Michael Verde, un enseignant de Lake Forest Academy, motivé par la mort de son grand-père, atteint de la maladie d’Alzheimer. Se souvenant des interactions joyeuses entre jeunes et vieux, il a pensé que l’empathie et l’attention nécessaires pour atteindre les personnes souffrant de démence pouvait aussi être un facteur d’apaisement dans l’un des lycées les plus dangereux de Chicago. Il a enseigné aux élèves qu’en étant attentif à l’empathie, ils allaient créer « cette sorte de magie qui fait apparaître les personnes ». La seconde visite a été décevante. August était nerveuse et confuse. Sa partenaire Eva hésitait entre participer à une conversation lucide ou quitter la pièce. A mi-parcours, trois des onze élèves ont abandonné le programme. Mais les autres se sont mis à avoir entre eux des discussions approfondies, ce qui n’arrivait jamais. « Etre une personne aussi importante dans cette situation renforce énormément l’estime de soi », explique Michael Verde. A la dernière visite, les élèves ont offert des roses et les résidents des bracelets. Eva a demandé à August de venir dans sa chambre mettre la fleur dans un pichet. Lorsque Michael Verde a proposé une nouvelle série de visites, la plupart des élèves ont demandé à se réinscrire. Rebecca Reif, directrice de la maison de retraite, voit des relations se créer : « ce lien calme le plus agité et le plus confus des résidents, mieux que n’importe quel médicament. Cela les transporte d’un état de mal-être (ill-being) à un état de bien-être (well-being). C’est un beau cercle de connaissance, d’émotion et de force de vie ».
En 2006, le programme a reçu le soutien financier des services sociaux de l’Illinois, et plus de deux mille élèves de cent établissements publics y ont participé.
Chicago Tribune, 14 avril 2010.