Prévention : l'état de la science

Échos d'ailleurs

Date de rédaction :
01 mai 2010

Les laboratoires nationaux de la santé américains (NIH, National Institutes of Health) ont réuni un groupe d’experts (médecine préventive, gériatrie, médecine interne, neurologie, neurochirurgie, psychiatre, santé mentale, nutrition humaine, pharmacologie, médecine génétique, sciences infirmières, économie de la santé, recherche en organisation des services de santé, aidants familiaux), présidé par Martha Daviglus, professeur de médecine préventive à l’Université Northwestern de Chicago (Etats-Unis), pour faire la synthèse de ce qui est connu et de ce qui ne l’est pas en terme de prévention de la maladie d’Alzheimer et du déclin cognitif. Quel est l’état de la science après vingt ans de recherche ? Le déclin cognitif et la maladie d’Alzheimer sont des sources majeures de morbidité et de mortalité dans le monde entier, faisant peser un fardeau important non seulement sur les personnes malades, mais aussi sur leurs aidants et sur la société en général. Selon le groupe d’experts, l’association de facteurs de risque modifiables avec le déclin cognitif ou la maladie d’Alzheimer n’implique pas de lien de cause à effet. Il n’existe pas de consensus sur des critères de diagnostic hautement fiables (highly reliable) pour le déclin cognitif, le déficit cognitif léger et la maladie d’Alzheimer, et les critères existants n’ont pas été uniformément appliqués. Les preuves scientifiques sont insuffisantes pour étayer l’utilisation de médicaments ou de suppléments alimentaires pour prévenir la maladie d’Alzheimer. Cependant, des études supplémentaires en cours, portant notamment sur les médicaments antihypertenseurs, les acides gras oméga-3, l’activité physique et la stimulation cognitive peuvent apporter une meilleure connaissance sur les moyens de prévenir ou retarder le déclin cognitif et la maladie d’Alzheimer. Il est indispensable de mener de grandes études en population générale et des essais cliniques contrôlés et randomisés pour tester des stratégies permettant de maintenir la fonction cognitive chez des personnes à risque de déclin cognitif, d’identifier les facteurs susceptibles de retarder la survenue de la maladie d’Alzheimer chez les personnes à risque, ainsi que les facteurs susceptibles de ralentir la progression de la maladie d’Alzheimer chez les personnes déjà diagnostiquées.

NIH News, National Institutes of Health State-of-the-Science Conference Statement. Preventing Alzheimer’s Disease and Cognitive Decline. 26-28 avril 2010. www.cbsnews.com, 28 avril 2010.