Hormone parathyroïdienne : un marqueur prédictif du déclin cognitif ?

Échos d'ailleurs

Date de rédaction :
01 mai 2010

Une étude randomisée du service de médecine interne de l’hôpital universitaire d’Helsinki (Finlande), portant sur une cohorte de cinq cent quatorze personnes âgées de soixante-quinze à quatre-vingt-cinq ans, suivies prospectivement pendant dix ans, montre qu’un niveau élevé d’hormone parathyroïdienne (PTH) est associé à un risque deux fois plus élevé de déclin cognitif supérieur à quatre points sur l’échelle MMSE (mini-mental state examination) et à un risque trois fois plus élevé sur l’échelle CDR (clinical dementia rating) lors de la première année de suivi. Le risque demeure élevé quels que soient l’âge, le sexe, la capacité cognitive à l’inclusion, le taux de calcium sérique, la créatinine (marqueur de la capacité d’élimination du rein et de la masse musculaire) et du génotype de susceptibilité à la maladie d’Alzheimer APOE4. Un niveau élevé de PTH constitue un facteur prédictif du déclin cognitif à cinq ans en population âgée générale, mais cette association disparaît après dix ans de suivi. Le rôle de la déficience en vitamine D, la cause la plus commune d’élévation du taux d’hormone parathyroïdienne chez la personne âgée, doit être précisé.
Quels peuvent être les mécanismes biologiques impliqués ? En France, le dysfonctionnement de la thyroïde a été exploré, chez le rat, par l’équipe de Valérie Enderlin de l’unité de nutrition et neurosciences des Universités de Bordeaux. Un hypothyroïdisme chez le rat adulte s’accompagne, dans l’hippocampe, d’une réduction de 90% de l’activité alpha-sécrétase, qui dégrade le précurseur de la protéine bêta-amyloïde. Cela a pour effet d’accroître la vulnérabilité à la formation de plaques amyloïdes.

Aging Clin Exp Res. Björkman MP et al. Does elevated parathyroid hormone concentration predict cognitive decline in older people? Avril 2010. J Neuroendocrinol. Ghenimi Rahab N et al. Adult-onset hypothyroidism induces the amyloidogenic pathway of APP processing in the rat hippocampus. 9 avril 2010.