Personnes égarées : que fait la police ? (2) Juin 2010
Échos d'ailleurs
Souvent, les personnes démentes portées disparues suivent les barrières ou les lignes à haute tension, et ont tendance à être attirées par l’eau. Les policiers conseillent de se concentrer d’abord sur la direction en face de la porte par laquelle elles sont sorties. La connaissance de l’histoire de vie des personnes malades est primordiale : où ont-elles travaillé, où était leur école, ont-elles été à la guerre ? La mémoire de certains événements anciens disparaît moins vite que celle des événements récents, et les personnes sont autant égarées dans le temps que dans l’espace. Des anciens combattants ont ainsi parcouru des distances considérables pour aller faire un rapport à l’Etat-major. Un ancien fermier a été retrouvé dans un pré à vaches non loin de chez lui : il pensait que c’était l’heure de la traite du matin. Les policiers accordent aussi maintenant une attention accrue aux aidants familiaux, qui peuvent se sentir coupables de la disparition de leur proche et minimisent, parfois de plusieurs heures, le temps depuis lequel elles ont disparu. Cette variable est critique, car le temps qui passe accroît considérablement la taille potentielle du périmètre de recherche.
Le shérif de San Diego (Californie, Etats-Unis), en collaboration avec l’Association Alzheimer, la Société américaine pour l’autisme, le Conseil californien pour les handicaps du développement et le centre régional de San Diego, invite les personnes atteintes de troubles cognitifs et leurs familles à s’enregistrer dans une base de données informatisée permettant la reconnaissance du visage, afin d’identifier les personnes égarées incapables de parler ou atteintes de démence et de les retrouver plus vite. La base de données permet aux officiers de police d’éviter les malentendus au contact des personnes malades. Brian Herritt, officier de police à l’université locale Palomar College, a eu l’idée de développer ce programme lorsque son fils autiste s’est égaré pendant une journée.
New York Times. 4 mai 2010. Sign on San Diego, Union Tribune, 4 juin 2010.