Diagnostic précoce : pour ou contre ? (1)
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La Haute autorité de santé (HAS) a intégré le diagnostic précoce dans ses recommandations, et les neurologues le jugent indispensable pour bloquer le plus tôt possible le processus de dégradation des personnes malades et faciliter ainsi leur prise en charge. Mais certains professionnels, notamment des gériatres, ont des réserves sur sa pertinence, faute de réponses thérapeutiques et sociales convaincantes. Le Dr Patrick Bouet, conseiller national de l’Ordre, refuse catégoriquement le diagnostic précoce : « Il faut que l’on arrête de demander aux médecins de mieux se former à dépister de façon précoce les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer… comme si le problème était là ! A quoi bon mieux former si ensuite on n’a rien à offrir au malade, sinon la perspective d’une dégradation inéluctable sans réelle solution collective ? Car on est désarmé : où sont les médicaments efficaces à proposer ? Où sont les solutions pour une véritable prise en charge, faute de psychologues, d’ergothérapeutes, d’infirmières, pour assurer un suivi correct de la personne à domicile ou en établissement de santé »?
Médecins , février 2009.