Insuline, régulation métabolique et maladie d'Alzheimer
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Le vingt-quatrième Colloque Médecine et Recherche de la Fondation Ipsen consacré à la maladie d’Alzheimer était intitulé «diabète, insuline et maladie d’Alzheimer». Les travaux réalisés au cours de ces dernières années ont permis de mettre en évidence l’association entre la dérégulation métabolique et le développement de la démence. L’insuline et son proche parent, le facteur de croissance insulino-mimétique de type 1 (IGF-1), exercent une action dans le cerveau en tant que facteurs de croissance contribuant à préserver la santé neuronale et la plasticité synaptique, notamment dans l’hippocampe. Si l’administration d’insuline améliore les performances cognitives, la performance cognitive que la fonction et la structure synaptique sont toutefois compromises en cas de diabète, en partie à cause d’une élévation des taux de corticostéroïde induite par un stress physiologique accru. L’insuline active également d’autres facteurs de croissance, et notamment le facteur de croissance du tissu nerveux (NGF) et le facteur neurotrophique dérivé du cerveau (BDNF), qui sont des neuroprotecteurs, préservant la structure neuronale et s’opposant à l’apoptose (mort cellulaire). Une autre conséquence bien documentée de l’hyperglycémie et du diabète est l’attrition des vaisseaux sanguins, ce qui pourrait être à l’origine de la neurodégénérescence. Les concentrations sanguines en IGF-1, qui franchit aisément la barrière hémato-encéphalique, entretiennent un rapport étroit avec les performances cognitives qui peuvent toutes deux être améliorées par des facteurs liés au mode de vie tels qu’un régime alimentaire et une activité physique. Au niveau moléculaire, des enzymes de la régulation métabolique interviennent également dans l’hyperphosphorylation de la protéine tau. Les gènes codant les composés liés à l’insuline et les enzymes métaboliques pourraient être des facteurs de susceptibilité à la maladie d’Alzheimer. Une autre hormone, la leptine, impliquée dans le contrôle de la prise alimentaire et du métabolisme, pourrait intervenir également dans le métabolisme de la protéine tau et de la protéine beta-amyloïde ; elle agit conjointement avec la sérotonine (5-HT), un neurotransmetteur impliqué dans la dépression, une autre maladie fréquemment associée au diabète.
www.businesswire.com, 8 avril 2009.