Stimulation cognitive
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La stimulation cognitive est une intervention non pharmacologique, définie par un ensemble de méthodes psycho-pédagogiques sous forme d’applications pratiques, regroupées en séances et correspondant aux situations pragmatiques de la vie quotidienne. La stimulation cognitive désigne la sollicitation méthodique des fonctions cognitives, psychologiques et sociales. Il s’agit toujours d’une approche écologique, c’est-à-dire adaptée aux besoins de la vie quotidienne. Les situations écologiques permettent à la fois un relais par l’entourage et un renforcement au quotidien. Selon les recommandations de la Haute autorité de santé (HAS), la stimulation cognitive dans le contexte de la maladie d’Alzheimer comporte deux volets, l’un destiné aux personnes malades, l’autre à leurs aidants naturels et/ou professionnels. Jocelyne de Rotrou, neuropsychologue au centre mémoire de ressources et de recherche de l’hôpital Broca de Paris, propose des mises en situation, ou des simulations de situations vécues par les participants ; elles recréent un contexte d’activité spécifique (se déplacer dans le quartier, faire sa toilette, s’habiller…) auquel la personne malade est exposée dans sa vie quotidienne. Cet effet d’amorçage-exposition cible une plus grande compliance de la personne malade vis-à-vis de la situation réelle. Le contexte pour la personne malade est recréé à partir des éléments de sa vie, ses expériences, ses acquis culturels et didactiques, sa vie familiale et sociale. De ce fait, il bénéficie d’une approche personnalisée à la fois individuelle et collective.
Concernant les aidants, l’intervention proposée au centre mémoire de ressources et de recherche de l’hôpital Broca de Paris consiste en un programme psycho-éducatif d’accompagnement qui permet de mieux comprendre la maladie, afin de mieux comprendre la personne malade ; apprendre comment prolonger au quotidien l’action entreprise pa les thérapeutes durant la période de prise en charge, et comment prévoir les situations de crise et y faire face. Il s’agit aussi de faciliter la verbalisation du vécu des aidants, d’offrir un soutien psychothérapeutique à travers l’écoute, l’entraide et la solidarité apportées par le groupe, partager les émotions. La prise en charge est conjointe, initiée par les thérapeutes et prolongée au domicile ou en institution par les aidants, formés et soutenus. Elle peut se pousuivre à l’aide de dispositifs psycho-sociaux et des nouvelles technologies de l’information. Les critères réalistes d’efficacité de la prise en charge sont le ralentissement des désapprentissages, la réduction de la pente du déclin, l’amélioration de la qualité de vie de la personne malade et/ou de son aidant.
Actes du colloque « La maladie d’Alzheimer, un défi social ». Paris, 5 juin 2009.