Imagerie automatisée

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Date de rédaction :
01 juin 2009

L’équipe de Pierre Celsis, de l’unité INSERM 825 « imagerie cérébrale et handicaps neurologiques » de Toulouse vient de mettre au point une méthode rapide et simple pour le diagnostic précoce de la maladie d’Alzheimer. Le volume de l’hippocampe, zone privilégiée de la mémoire et principale zone lésée par la maladie, étant trop variable et parfois plus petit chez une personne saine que chez une personne malade, l’équipe française a étudié un autre critère : l’épaisseur du cortex, qui varie peu entre les individus. Les données d’imagerie utilisées proviennent d’une vaste cohorte américaine (ADNI, The Alzheimer’s Disease Neuroimaging Initiative), portant sur cent trente personnes sans troubles cognitifs, cent vingt-deux personnes présentant un déficit cognitif léger et cent vingt-deux personnes présentant une maladie d’Alzheimer, suivies pendant deux ans. La mesure de l’épaisseur corticale en IRM pratiquée à l’inclusion dans l’essai clinique prédit correctement trois fois sur quatre (76%) la progression d’un déficit cognitif léger vers la maladie d’Alzheimer. Cette méthode est supérieure à celle des scores cognitifs, qui ont une valeur prédictive comprise entre 63% et 72%. Il est probable qu’au cours d’un suivi plus long, la maladie pourrait être détectée chez davantage de personnes, et le pouvoir de prédiction sera meilleur. Selon l’INSERM, la technique proposée permet une détection plus précoce chez les personnes ayant un haut niveau d’éducation, pour qui la « réserve cognitive » masque longtemps la progression de la maladie. Si cette méthode était validée, elle pourrait permettre d’indiquer, en moins de vingt minutes, si une personne est hautement susceptible ou non de développer une maladie d’Alzheimer dans les mois ou les années qui suivent.

Inserm, 26 mai 2009. Brain. Querbes O et al. Early diagnosis of Alzheimer’s disease using cortical thickness : impact of cognitive reserve. 12 mai 2009.