Gérontechnologies : quelle éthique ?

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Date de rédaction :
01 novembre 2009

Nora Berra souhaite favoriser les gérontechnologies, « secteur porteur d’avenir ». De quoi parle-t-on ? Pour Pierre Rumeau, gériatre au CHU de Toulouse, Vincent Rialle, ingénieur chercheur à l’IMAG de Lyon, Christophe Brissonneau, Ingénieur chez Sanimat à Montauban et Alain Franco, chef de service de gériatrie à l’Université Joseph Fourier de Grenoble, tous membres du groupe éthique de la Société française des technologies pour l’autonomie et de gérontechnologie (SFTAG), la définition reste assez floue. Le champ d’action des gérontechnologies s’appuie sur « des moyens et une organisation faisant appel aux nouvelles technologies de l’information, de la communication, de la mécanique et de la mécatronique ». Cette liste est évolutive. En revanche, les champs d’application des gérontechnologies restent stables : il s’agit de la vie de tous les jours, de la compensation du handicap, du soin direct ou à distance, de la « vie en santé », comme le disent les Québécois. Ils proposent une définition temporaire : « la gérontechnologie est la mise en place de nouvelles pratiques reposant sur des outils technologiques, jusque là inusités dans le domaine, dans le but d’améliorer l’état de santé de personnes âgées et, au final, leur inclusion sociale ». Le comité d’éthique de la SFTAG se fonde sur une approche centrée sur l’individu, élaborant sa réflexion sur la pertinence et l’acceptabilité des nouvelles pratiques qui fait grandement appel à la théorie des besoins de Maslow. Par exemple, en Californie, un service privé de soutien à domicile a installé une webcam dans la pièce à vivre de personnes atteintes de troubles cognitifs pour dialoguer à distance avec les personnes. Le système permet, entre autres, de savoir si les personnes n’oublient pas de prendre leurs repas. Dans un pays où le respect des libertés individuelles est défendu par des lois très restrictives, l’esprit des lois et le confort des patients priment sur la lettre de la loi. Le système est applaudi par les professionnels et les associations de familles. C’est l’avantage d’un système basé sur la jurisprudence. Ainsi, le besoin de se nourrir correctement, vital, prime sur le besoin de vie privée. Eviter la dénutrition avec atteinte à la vie privée est dans ce cas préférable à la survenue d’une dénutrition, selon le SFTAG.

Gérontologie sans frontières. Rumeau, P et al. La gérontechnologie : quelques réflexions sur son esprit et ses perspectives. 15 octobre 2009.