Des mots d’amour, de Thomas Bourguignon

Société inclusive

Date de rédaction :
01 juillet 2010

Eric, quarante-huit ans (Michel Vuillermoz), apprend qu’il est atteint de la maladie d’Alzheimer alors qu’il vient de tomber éperdument amoureux d’Alice (Clotilde Courau). Il sait que c’est sa dernière histoire avant l’oubli. Il décide alors de cacher sa maladie afin de ne pas être exclu de sa vie par les autres. Pour Hubert Prolongeau, de Télérama, « ce n’est pas tant le sujet qui étonne ici : la maladie d’Alzheimer, avec le calvaire qu’elle représente pour les malades et leur entourage, et le nombre de gens qui en sont victimes, est un de ces sujets de société dont raffole France 2. Non, ce qui étonne, c’est le traitement. Pas de pathos, pas de larmoiement. Au contraire, même : Christian Bourguignon nous plonge avec parfois un soupçon de distance ironique dans le quotidien tragique d’un homme chez qui, soudain, tout bascule. Eric, banal employé d’une compagnie d’assurances, est atteint de la maladie d’Alzheimer et refuse de le dire à ses proches, y compris à la collègue avec qui il vit en secret une grande histoire d’amour. Il tente de retenir la mémoire qui fuit : petits papiers partout, enregistrements vidéo de ses souvenirs… Chronologie imprécise, cadrage rigoureux et inquiétants, personnages qui se dédoublent : Christian Bourguignon joue lui aussi sur notre déstabilisation. Il nous met à la place d’Eric et filme un monde qui fuit, petit à petit, détail par détail. Les deux comédiens principaux sont remarquables : Michel Vuillermoz dans ce combat perdu d’avance pour garder une part de l’identité qui lui échappe, Clotilde Courau, débarrassée de la gouaille vulgaire qui fit sa gloire ». Le journaliste déplore que « ce remarquable et bref exercice (soixante-sept minutes) soit diffusé à une heure aussi tardive quand tout l’appelait au prime time ».

www.leblogtvnews.com, 10 juillet 2010. Télérama, 10 juillet 2010.