Improv, du Memory Ensemble de Chicago (2)
Société inclusive
Jessica Reeves, du New York Times, décrit une séance d’improvisation : celle-ci s’ouvre par un exercice de check-in basé sur une métaphore : par exemple, les participants choisissent une couleur pour décrire leur état émotionnel. David, jovial, choisit un jaune soleil, Janet un violet pâle, Evelyn choisit le bleu, parce qu’elle a le cafard (to be blue). Puis vient une séquence d’étirement énergique. Les participants sont ensuite répartis deux par deux, et sont invités à « sculpter » le visage, les mains et le corps de l’autre pour donner l’expression physique d’un « sentiment » : la perte, l’effroi, le plaisir, l’étonnement e le doute. Richard, un participant, témoigne : « c’est comme si nous avions la capacité de passer l’émotion de l’un à l’autre sans parler ». L’exercice final est le plus exigeant. Les membres du Memory Ensemble doivent chacun imaginer un personnage « se débattant » (grappling) avec les questions que le groupe a identifiées précédemment : la famille, la santé et les relations (connectedness) ; chacun doit répondre aux questions du groupe avec la voix de ce personnage. A la fin de la séance, chaque participant doit à nouveau choisir une couleur : cette fois, presque tous les participants choisissent le jaune. Richard parce qu’il se sent rempli d’énergie et Evelyn parce qu’elle se sent calme : « le bleu s’est évanoui ». Janet dit : « parfois je pense : que m’arrive—il ? Je sais que je ne suis pas la personne que j’étais. Et parfois, je pensais que j’étais la seule personne à avoir ces problèmes de santé qui font peur. Alors, c’est parfait pour moi de savoir qu’il y a d’autres personnes qui ont la même chose ». Evelyne acquiesce, et ajoute : « nous avons tous un problème, autrement nous ne serions pas ici. Mais quand vous êtes ici, vous vous sentez normal ».
www.nytimes.com, 7 août 2010.