Dépasser la mort sociale de la démence par le langage (3)
Société inclusive
Pour Daniel George, « s’éloigner des métaphores qui dépeignent l’aide comme un état de deuil permanent pourrait libérer le spectre complet des émotions ressenties par les aidants : pas simplement la tristesse profonde et la détresse qui sont intrinsèques à l’expérience qu’ils vivent, mais aussi l’humeur, l’amour, l’indulgence, la réconciliation et d’autres sentiments liés à la prise en soin d’un être cher atteint de démence. Accompagner ne signifie pas simplement endosser ses responsabilités quotidiennes, mais présente aussi l’opportunité de renvoyer de la gentillesse et de la chaleur à des parents, des proches ou des amis lorsqu’ils en ont besoin, ainsi qu’une invitation à ralentir et aborder la vie avec davantage d’introspection. Cela est une révélation que j’ai eue dans ma propre expérience d’aidant pour un membre de ma famille et en me liant d’amitié, depuis des années, avec des personnes atteintes de maladie d’Alzheimer diagnostiquée. Il est important de choisir un langage permettant de faire ressortir l’aspect dynamique du rôle de l’aidant plutôt que de laisser gagner les clichés du fardeau ».
George DR. Overcoming the social death of dementia through language. Lancet 2010; 376(9741):586-7. 21 août 2010. Texte intégral sur www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(10)61286-X/fulltext.