Framing et reframing : communiquer autrement sur la maladie d’Alzheimer, de Baldwin Van Gorp et Tom Vercruysse – Fondation Roi Baudouin (5)

Société inclusive

Date de rédaction :
25 mars 2011

Dans la représentation alternative  Carpe diem(profite d’aujourd’hui), l’accent n’est plus mis sur la catastrophe consécutive à la « condamnation à mort », mais au contraire sur le temps que les malades ont encore à vivre. L’idée est qu’il leur reste encore beaucoup de moments dont ils pourront profiter. Dans ce cas, on s’accroche à la beauté de la vie et on refuse de voir son côté sombre. Le message qui est transmis est de chercher le bonheur et le réconfort dans les petites choses de l’existence. Ce cadre de pensée possède un vocabulaire particulier qui se réfère au bonheur, à la joie, à l’amour et aux plaisirs simples et essentiels. Il prend souvent la forme de témoignages de malades ou de proches.

Dans l’archétype de la Bonne Mère, l’entourage tient absolument à ce qu’on continue à considérer le malade comme une personne à part entière. Malgré le poids que représente cette prise en charge, venir en aide à quelqu’un qui est dans le besoin est une obligation naturelle, à l’image d’une Bonne Mère qui fait preuve d’un amour inconditionnel pour ses enfants. La personne malade et le respect de ses préférences individuelles prennent une place centrale dans ce cadre. L’objectif est de permettre des contacts émotionnels et, en entrant dans son univers de vie, de faire ressentir au malade tout l’amour qu’on éprouve pour lui.

Chacun son tour est un cadre de pensée alternatif prenant l’enfance comme représentation, non pas à travers un retour dans la dépendance, mais un retour aux origines, qui permet aux personnes malades, libérées des contraintes que la société impose aux adultes, de revivre la période heureuse de leur enfance. La boucle est bouclée, en quelque sorte : « on naît enfant et on meurt enfant ». Les enfants des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer acceptent donc l’idée que, dans la vie, c’est chacun son tour : le moment est venu pour eux de devenir les parents de leurs parents. Les malades ne sont pas infantilisés, mais sont traités comme les adultes vulnérables qu’ils sont.

Van Gorp B et Vercruysse T. Framing et reframing : communiquer autrement sur la maladie d’Alzheimer. Mars 2011. Bruxelles : Fondation Roi Baudouin.  80 p. ISBN 978-2-87212-634-7. www.kbs-frb.be/publication.aspx?id=277380&LangType=2060 (texte intégral).