Art et démence (1)
Société inclusive
Les expositions d’œuvres de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer se multiplient, la presse régionale salue cette forme d’expression des personnes malades, pinceau ou appareil photo à la main, et donne la parole aux animateurs et aux soignants pour changer le regard sur la maladie. A Poitiers, le groupe ReSanté-Vous a présenté un mélange de photos en noir et blanc et en couleurs « pour montrer deux facettes de la vie » des personnes malades. A Castelnaudary (Aude), le Dr Philippe Sol évoque Aristote et « le pouvoir cathartique de l’art » : la peinture, le collage, le dessin, en bref toute forme de création artistique, ont « un pouvoir purificateur, autant pour le créateur lui-même que pour celui qui admire l’œuvre. Certes, l’art ne guérit pas, mais il permet d’améliorer le bien-être et donne au malade le statut de sujet », explique le médecin qui soutient cet atelier thérapeutique. « La création aide au maintien des acquis de la mémoire, lutte contre l’isolement et restaure la communication. Quand on met un pinceau entre les doigts d’un patient atteint d’une maladie neurodégénérative, les muscles se remettent en route », ajoute-t-il. « Le dessin spontané est un moyen privilégié de parole quand les mots font défaut », explique l’animatrice Ilaria Delage, qui présente à la galerie Matière première de Surgères (Charente-Maritime) une vingtaine d’œuvres de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. « Les ateliers d’expression créatrice sollicitent le potentiel des participants pour réactiver leur mémoire ancienne, ouvrir des petits tiroirs où sont rangées des connaissances, des émotions des moments vécus ».
www.coccinelle.poitiers.fr, 9 mai 2011. www.sud-ouest.fr, 8 avril 2011.