Intergénérations (3)

Société inclusive

Date de rédaction :
08 juillet 2011

Agnès Houston, atteinte depuis quatre ans d’une démence de type Alzheimer, est vice-présidente du groupe de travail écossais sur la démence (animé par des personnes malades). Elle s’est intégrée à Project Ability, un groupe d’art-thérapie de Glasgow. Elle s’y est fait des amis et s’est découvert une fibre artistique. Mais l’activité a changé de lieu, et elle n’habitait plus dans la zone géographique desservie. « Je me suis sentie jetée et rejetée. Je voulais juste me cacher. Mais plusieurs semaines plus tard, j’ai décidé de demander aux autorités locales de m’aider à trouver un groupe similaire. Ils m’ont écoutée, mais ils n’ont pas compris mes besoins et la difficulté à trouver une activité adaptée à des personnes atteintes de démence. Leur philosophie était l’intégration. Mais cela ne marche pas pour tout le monde. Alan est aussi atteint de démence. Nous avons essayé tous les deux d’intégrer une classe d’art ordinaire pendant plusieurs mois, mais cela n’a pas marché pour nous. Nos besoins étaient différents. Nous recherchions un atelier d’art-thérapie alors que les autres participants voulaient améliorer leurs compétences artistiques ». « Un jour », poursuit Agnès, « je suis passée devant le lycée du coin, qui affichait un panneau Art et musique d’excellence. Et voilà ! J’ai contacté le professeur de dessin, qui m’a invité à parler aux élèves et aux professeurs. Tout le monde a ouvert les yeux. Ils ont écouté et répondu avec enthousiasme, et ont dit que nous pourrions travailler ensemble ». Les élèves se sont réellement impliqués : « mon grand-père est atteint de démence. Ce cours de dessin m’aide à m’amuser avec lui. Au début, j’avais peur de m’engager comme bénévole. Mais une fois que je m’y suis mise, la peur a disparu et je sais que ce sont des gens comme les autres », explique Michelle, une élève du lycée St Ambrose de Coatbridge. Alan, personne malade, apprécie : « l’art me relaxe. Il n’y a pas de pression, les enfants et les professeurs sont géniaux. On prend du bon temps, on s’amuse au lieu d’étudier l’art ». Donna, aidante, vient avec ses parents, tous deux atteints de démence : « on s’amuse beaucoup avec mes parents. J’aime aussi rencontrer les autres aidants. Les rires sont éclatants (brilliant laugh), et la réminiscence et les histoires utilisées pour la stimulation sont merveilleuses. Même si le professeur introduit le thème et les encouragements à parler (prompts), ce sont les personnes malades qui mènent l’atelier».  

Houston A. High school comes to the rescue. J Dementia Care 19(4) : 12. Juillet-août 2011.