Le hip-hop happe l’EHPAD

Société inclusive

Date de rédaction :
30 novembre 2011

« Nous faisons du hip-hop de personnes âgées. Vous n’allez pas nous voir tourner sur la tête » ! s’exclame sœur Yvette, malvoyante, qui n’est pas un as du break-dance. « Le bras tendu, la religieuse esquisse une vague jusqu’à la main gauche, le sourire radieux », écrit Olivier Bonnin, de La Gazette Santé-social. D’autres résidents de l’EHPAD Notre-Dame-des-Champs, aux Matelles (Hérault), suivent en chaise roulante la chorégraphie de Miloud Haddou, nouvel animateur de vingt-sept ans, qui a rencontré quelques difficultés pour convaincre de la pertinence de son projet. Les familles haussaient les épaules. Pour Miloud Haddou, il s’agissait d’une évidence : la danse permet de travailler « l’équilibre, la coordination des mouvements ou encore le déplacement dans l’espace ». De plus, « le hip-hop s’adresse à un public en marge : l’introduire en EHPAD doit aider les pensionnaires à s’intégrer dans la société actuelle ». Enfin, la danse urbaine permet des échanges avec les adolescents, « qui vivent, eux aussi, une quête d’identité et des changements dans leurs corps », explique l’animateur : les petits-enfants peuvent porter un regard neuf sur leur grand-mère si elle porte une casquette. Après un an, le cours hebdomadaire n’attire que quinze résidents sur soixante-et-un. « Mais danser sur du funk n’est pas à la portée de tous ».

La Gazette Santé-social, décembre 2011.