Géolocalisation : quelle évaluation ?

Les études portant sur la géolocalisation en France restent rares en raison du faible nombre de personnes équipées et de la mise à disposition des données disponibles. Vincent Rialle, maître de conférences et praticien hospitalier au CHU de Grenoble, a mené trois études complémentaires sur les usages de dispositifs de géolocalisation : une étude sociologique auprès de soixante personnes, une étude d’observation rétrospective de trois cent vingt-sept dossiers de personnes malades vivant à domicile ou en maison de retraite et abonnées à un service de géolocalisation, suivies durant vingt-neuf mois, et d’une analyse éthique. Il existe un dilemme permanent entre le droit fondamental à la vie privée et la nécessité d’assistance aux personnes en danger ; il est difficile d’obtenir un consentement éclairé de la personne malade : l’acceptation est en fait un non-refus ; en établissement comme à domicile, la famille doit donner son consentement éclairé ; l’antinomie entre sécurité et liberté n’est pas spécifique à la technologie, et ne saurait être distincte de la réflexion plus générale concernant les malades d’Alzheimer et de la manière dont la société s’occupe de ses malades et de leur famille, conclut Vincent Rialle. Que recommande-t-il ? Que l’offre soit accompagnée d’un véritable service personnalisé de téléassistance au couple aidant-aidé ; qu’elle soit plus homogène : trop de modèles sont proposés ; que les professionnels n’attendent pas la demande des aidants pour prescrire ces solutions ; que s’adapte aux usages, avec un débat animé par l’Espace national de réflexion éthique sur la maladie d’Alzheimer.

Espace national de réflexion éthique sur la maladie d’Alzheimer. Colloque national « La maladie d’Alzheimer et les nouvelles technologies : enjeux éthiques et questions de société ». Cité des Sciences et de l’industrie, Paris, 2-3 décembre 2011. www.espace-ethique-alzheimer.org. www.ateliers-solidarite.com/2011/res/A11-HauteSavoie.pdf (texte intégral).