Insuline intranasale Juillet-Août 2010
Échos d'ailleurs
Diabète, obésité, hypertension, dyslipidémie : les relations sont nombreuses entre les maladies métaboliques, leurs conséquences vasculaires et la démence. L’équipe de Suzanne Craft, du service de psychiatrie et sciences comportementales de l’Université de Washington à Seattle (Etats-Unis), travaille à l’identification de mécanismes de convergence, tels que la résistance à l’insuline, à l’origine de co-morbidités qui augmentent le risque de survenue de démence. Plusieurs études suggèrent que les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer présentent des niveaux réduits d’insuline dans le cerveau. Dans une étude pilote portant sur cent neuf personnes non diabétiques, atteintes de la maladie d’Alzheimer ou d’un déficit cognitif léger, les patients ont reçu soit un placebo, soit vingt ou quarante unités internationales d’insuline par voie intranasale (pour faciliter l’accès au cerveau), deux fois par jour pendant quatre mois. La mémoire verbale différée est significativement améliorée, et ce pendant deux mois, chez les personnes ayant reçu la dose la plus faible d’insuline. Les scores cognitifs (ADAS-Cog) et fonctionnels (ADCS-ADL) sont inchangés. A la plus haute dose, il n’y a pas d’amélioration des capacités cognitives, mais une amélioration du fonctionnement dans la vie quotidienne. Chez quinze personnes traitées par insuline ayant accepté une ponction lombaire, l’amélioration est associée à un rapport tau/Aβ42 significativement réduit dans le liquide céphalo-rachidien.
Craft S et al. Intranasal Insulin- And Biomarker-associated Improvement In Memory And Functional Status In Mild Cognitive Impairment And Alzheimer’s Disease: Results Of A Randomized, Double-blind, Placebo-controlled Pilot Trial. International Conference on Alzheimer’s Disease (ICAD) 2010, Honolulu, USA. 14 juillet 2010. Craft S. The role of metabolic disorders in Alzheimer disease and vascular dementia: two roads converged. Arch Neurol 2009 ;66(3):300-5. Reuters, 14 juillet 2010.