Dépression : un facteur de risque (1)
Échos d'ailleurs
Si le rôle de la dépression comme facteur causal ou comme prodrome de la démence reste un débat ouvert, elle en constitue néanmoins un facteur de risque. Il faut disposer de cohortes de grande taille sur une très longue période pour obtenir des connaissances probantes. Une étude menée par J. Saczynski de l’Université du Massachusetts à Worcester (Etats-Unis), utilisant des données de l’étude de cohorte cardiovasculaire de Framingham portant sur neuf cent quarante-neuf personnes âgées en moyenne de soixante-dix-neuf ans, suivies pendant dix-sept ans, montre que 21.6% des personnes présentant une dépression à l’inclusion développent une démence, le risque incident de démence n’étant que de 16.6% chez les personnes non déprimées. Les risques de démence et de maladie d’Alzheimer sont multipliés par 1.7 chez les personnes présentant des troubles dépressifs. Ces résultats sont indépendants de l’âge, du sexe, du niveau d’éducation ou de la susceptibilité génétique. La dépression récurrente apparaît particulièrement pernicieuse. Une étude de VM Dotson et ses collègues, de l’Institut national du vieillissement (NIA) de Baltimore (Maryland, Etats-Unis), portant sur mille deux cents personnes âgées suivies pendant vingt-cinq ans, montre que chaque épisode de dépression est associé à une augmentation de 14% du risque de démence (toutes causes) et de maladie d’Alzheimer. Deux épisodes dépressifs ou plus doublent le risque.
Saczynski JS et al. Depressive symptoms and risk of dementia: the Framingham Heart Study. Neurology 2010; 75(1):35-41. sciencecentric.com, 6 juillet 2010. Dotson VM et al. Recurrent depressive symptoms and the incidence of dementia and mild cognitive impairment. Neurology 2010; 75(1):27-34.