Mécanismes amyloïdes, mécanismes vasculaires de la démence : un lien (2)
Échos d'ailleurs
Carol Brayne, de l’Institut de santé publique de l’Université de Cambridge, et ses collègues des Universités de Southampton, Glasgow et Sheffield (Royaume-Uni), étudient une cohorte neuropathologique en population générale (sans biais concernant le type de démence) dans le cadre de l’étude prospective MRC-CFAS (Medical Research Council Cognitive Function and Ageing Study), qui dispose d’une banque de cerveaux. Les chercheurs ont étudié l’association entre le génotype APOE (apolipoprotéine E, un transporteur du cholestérol et le principal facteur connu du risque génétique dans les formes sporadiques de la maladie d’Alzheimer), les données neuropathologiques et le statut cognitif du vivant des personnes, sur un effectif de trois cent dix personnes. Il apparaît que le génotype APOE epsilon 4 est associé aux lésions neuronales de la maladie d’Alzheimer (plaques diffuses, plaques neuritiques, fibrilles et angiopathie amyloïde cérébrale), à l’angiopathie cérébrale amyloïde, mais pas aux autres lésions vasculaires (infarctus, lacunes, hémorragies et pathologies des micro-vaisseaux). Le génotype APOE epsilon 2 a un effet protecteur sur la pathologie de type Alzheimer et sur le risque d’atrophie corticale. En conclusion, le risque plus élevé de démence chez les porteurs de l’allèle APOE epsilon 4 est expliqué par les lésions pathologiques de type Alzheimer, mais pas par la maladie cérébrovasculaire autre que l’angiopathie amyloïde. La perte de fonctions cognitives est-elle causée par ces mécanismes pathologiques ou par des mécanismes associés à APOE ? La question reste ouverte à ce jour.
Nicoll JA et al, on behalf of the Medical Research Council Cognitive Function and Ageing Study. Association between APOE genotype, neuropathology and dementia in the older population of England and Wales. Neuropathol Appl Neurobiol, 30 septembre 2010. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/20880354.