Piste amyloïde : la progression de la maladie par imagerie moléculaire

Échos d'ailleurs

Date de rédaction :
01 décembre 2010

Une pathologie caractéristique de la maladie d’Alzheimer est l’accumulation de protéines bâta-amyloïdes dans le cerveau, formant des plaques amyloïdes. On ne sait toujours pas si ces plaques sont la cause primaire de la maladie. Le premier marquage de la plaque par le marqueur PIB (Pittsburgh Compound B)-11C et son imagerie en PET-Scan (tomographie à émission de positrons) a été réalisé en 2002 par le professeur Agneta Nordberg à l’Institut Karolinska de Stockholm. Le cerveau du premier patient suivi de son vivant en imagerie PET scan, ainsi que par des tests neuropsychologiques, depuis l’âge de cinquante-six ans, vient d’être étudié post-mortem. Que nous apprend ce double suivi, biologique et neuropsychologique, sur la progression de la maladie ? Des concentrations élevées de plaques amyloïdes ont été découvertes à un stade précoce de la maladie, alors que le patient souffrait d’une légère perte de mémoire. Ces concentrations de plaques sont restées inchangées tout au long de la progression de la maladie, à la différence du métabolisme énergétique du cerveau, également mesuré en PET-scan, qui s’est réduit progressivement lors de la détérioration de la mémoire. Un nouvel élément apporté par cette étude est la découverte qu’une plus grande accumulation de plaques est accompagnée par une réduction du nombre de récepteurs nicotiniques neuronaux du cerveau. Ces récepteurs neuronaux ont un rôle central dans la fonction cognitive, et seraient donc affectés tôt dans la progression de la maladie. Des modifications inflammatoires ont été mesurées dans des régions du cerveau où peu de plaques ont été observées, ce qui suggère que la neuro-inflammation associée à la maladie d’Alzheimer pourrait avoir une autre cause et évoluer à un stade de la maladie différent de celui de l’accumulation amyloïde. Aujourd’hui, plus de mille patients dans le monde ont eu un test d’imagerie PIB (Pittsburgh Compound B)-11C en Pet-scan pour la mesure de la concentration en plaque amyloïde.

Kadir A et al. Positron emission tomography imaging and clinical progression in relation to molecular pathology in the first Pittsburgh Compound B positron emission tomography patient with Alzheimer’s disease. Brain 2011; 134(Pt 1):301-17. Janvier 2011. www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3009843/?tool=pubmed (texte intégral). Karolinska Institutet, http://ki.se, 14 décembre 2010.