Exercice physique : quelle efficacité sur la mémoire ?

Échos d'ailleurs

Date de rédaction :
01 février 2011

Une étude multicentrique contrôlée et randomisée, menée par Kirk Erickson, professeur assistant de psychologie à l’Université de Pittsburgh (Pennsylvanie, Etats-Unis), auprès de cent vingt personnes âgées sédentaires, montre que l’exercice physique (marche rapide de quarante minutes, trois fois par semaine), accroît de 2% le volume de l’hippocampe, mesuré en imagerie magnétique fonctionnelle. Ceci équivaut à récupérer le volume perdu en un à deux ans du fait du vieillissement (1 à 2% par an, davantage chez les personnes atteintes de démence). Dans le groupe témoin, qui ne faisait que des exercices d’étirement, le volume de l’hippocampe a régressé de 1.4%. D’autres régions du cerveau ne sont pas affectées. L’augmentation du volume de l’hippocampe est associée à une amélioration de la mémoire, ainsi qu’à une augmentation de la concentration sanguine de facteur neurotrophique dérivé du cerveau (BDNF), un médiateur de la neurogénèse (transformation de cellules souches neuronales en neurones matures fonctionnels). Ces résultats montrent que l’hippocampe continue à fabriquer des neurones, même tard dans la vie, et que l’exercice physique pourrait accélérer ce processus. Marchons, marchons…

Une étude canadienne (Voineskos AN et al), portant sur soixante-neuf volontaires sains âgés de dix-neuf à quatre-vingt-deux ans, montre toutefois que nous ne sommes pas tous égaux quant à ce facteur neurotrophique. Il existerait un déterminisme génétique de la susceptibilité au déclin cognitif.

Erickson KI et al.  Exercise training increases size of hippocampus and improves memory. Proc Natl Acad Sci USA, 31 janvier 2011. MedlinePlus, 31 janvier 2011. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21282661. Voineskos AN et al. The Brain-Derived Neurotrophic Factor Val66Met Polymorphism and Prediction of Neural Risk for Alzheimer Disease. Arch Gen Psychiatry 2011 ; 68(2) : 198-206.
www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21300947.