Journée de la femme

Échos d'ailleurs

Date de rédaction :
01 mars 2011

Au Sénégal, Fatou Ndiaye, diplômée supérieure en travail social et secrétaire générale de l’Association Tous unis contre Alzheimer/Sénégal (ATUCA/S), qui a réalisé un mémoire de fin d’études sur la prise en charge des personnes âgées atteintes de démence à Dakar, écrit : « la motivation des aidants à prendre en charge la personne âgée s’articule autour de deux logiques : d’une part l’amour et l’affection, d’autre part la responsabilité, la dette voire la culpabilité. C’est dire que les aidantes trouvent normale la prise en charge de ce proche, mais celle-ci ne se fait pas sans contraintes majeures ». Dans la famille, au Sénégal, les membres peuvent se relayer dans la prise en charge même s’il existe une aidante principale qui s’investit de manière permanente et régulière à prodiguer les soins au proche. Cette possibilité est un atout dans le contexte sénégalais. L’entrée des femmes dans le marché du travail, la nucléarisation de la famille (surtout en milieu urbain), les migrations (exode rural) viendront hypothéquer de plus en plus cette possibilité. « En effet, avec un travail permanent, la femme a du mal à s’occuper convenablement de son parent atteint. Ainsi, l’aidante est confrontée à un accomplissement des tâches quotidiennes, aux soins à apporter à la personne dépendante, bref entre l’exigence du travail d’aidant et celle de la vie familiale et professionnelle (…). La délicatesse des soins à prodiguer pousse les proches à renoncer à leurs activités professionnelles et à rester à domicile. Par conséquent, la cessation des activités prive les femmes de revenus, et l’investissement dans les soins les confine dans une situation de stress, de tension et de routine. L’absence de revenus est susceptible de soulever d’autres problèmes, notamment une dépendance financière de l’aidante. La perte de revenus fait qu’elle est encline à solliciter l’aide d’un autre membre de la famille ou d’une personne extérieure pour sa propre survie et également pour la prise en charge de la personne dépendante. Dans un contexte où les programmes et les politiques prônent l’autonomie de la femme, à travers l’insertion professionnelle, l’octroi de micro-crédit, le maintien des femmes dans les structures scolaires, cette situation ne s’insère-t-elle pas en porte-à-faux de  la volonté des autorités et de ses partenaires au développement »  ?

www.sudonline.sn, 8 mars 2011.