Assurance dépendance : qu’en pensent les Français (2) ?
Droit des personnes malades
Selon le baromètre France Info-OCIRP-Le Monde, réalisé auprès d’un échantillon de mille personnes âgées de quarante à soixante-cinq ans, l’inquiétude des Français est perceptible, mais l’information reste insuffisante. 61.4% des Français de cette tranche d’âge n’ont jamais été confrontés à la dépendance d’un proche. 75.7% ne connaissent pas le montant mensuel moyen dépensé par une personne dépendante (qui serait d’environ 2 000 euros). 71.3% ne pensent pas qu’il soit possible que les personnes dépendantes soient aidées au quotidien par leur famille. 89.2% pensent que les personnes dépendantes doivent être aidées financièrement. S’ils sont 78.4% à penser qu’il est de leur responsabilité de se prémunir personnellement contre ce risque, ils rejettent massivement (71.3%) les solutions individuelles d’assurance. En complément de la solidarité nationale, quelles solutions envisagent-ils ? Un contrat d’assurance individuel (49.6%), un contrat d’assurance collectif (14%), la solidarité communautaire (10.7%) et la solidarité familiale (25.7%). En dehors de l’assurance, puiser dans son patrimoine est une autre solution à laquelle pensent les Français de quarante à soixante-cinq ans pour se couvrir financièrement contre le risque dépendance : 57% dans le patrimoine financier, 31.6% dans le patrimoine immobilier, dont la majorité n’est pas prête à se séparer après les sacrifices consentis pour l’acquérir, 10.9% dans d’autres éléments de patrimoine. Parmi les produits financiers, ils privilégient l’épargne (54.5%), devant l’assurance-vie (40.1%), les placements boursiers (3.6%) et autres placements (1.8%). Quel rôle pour les entreprises ? 80.8% des Français de quarante à soixante-cinq ans pensent que l’employeur doit proposer à ses collaborateurs un dispositif de prévoyance dépendance permettant une aide financière en cas de dépendance. Quant aux solutions envisagées par le gouvernement, ils sont 45.5% à rejeter l’idée d’une assurance obligatoire à partir de cinquante ans, et 52.1% à réserver le bénéfice de l’APA (allocation personnalisée d’autonomie) aux personnes les plus dépendantes.
Le Monde, 8 décembre 2010.