Dette sociale : qu’en pensent les économistes ?

Droit des personnes malades

Date de rédaction :
01 décembre 2010

L’économiste Claude Le Pen, professeur à l’Université Paris-Dauphine, s’interroge sur le bien-fondé d’un discours catastrophiste. Dans Le Cercle Les Echos, il écrit : « la Sécurité sociale croule-t-elle sous le déficit et la dette ? Oui et non ! Si abyssal que soit le déficit de l’assurance-maladie, ce dernier est toujours resté à portée de 0.5 ou 1 point de CSG (contribution sociale généralisée : environ 11 milliards d’euros). Et sur l’ensemble de la dette publique (1 600 milliards d’euros au 30 juin 2010), la dette de la sécurité sociale pèse environ 200 milliards, en tenant compte de celle de la CADES (Caisse d’amortissement de la dette sociale). Il existe une disproportion entre la focalisation sur la protection sociale et son poids réel dans les déficits et la dette publics. Sacrifions-nous les situations futures ? Non plus. D’abord parce que nous sommes un peu nous-mêmes les générations futures. Statistiquement, la plupart de ceux qui lisent cet article seront encore vivants et actifs dans vingt ans ! Et puis les jeunes générations tirent actuellement et tireront dans le futur un bénéfice direct et indirect du système de santé. Pourquoi le legs de 200 milliards d’euros de dettes au titre de la Sécu serait-il plus problématique que celui de 1.400 milliards au titre des autres dépenses publiques ? »

Claude Le Pen n’en conclut pas pour autant que tout va bien : « il y a encore trop d’inégalités devant la santé ; les professions de santé ont de réelles inquiétudes quant à leur place dans la société ; la situation des comptes publics est préoccupante et il existe de vrais dysfonctionnements et de larges zones d’améliorations des pratiques. Mais faut-il pour autant dresser un tableau apocalyptique de la situation et accréditer l’idée d’une inéluctable marche à l’abîme démoralisante et démotivante ? »