Cinquième risque : les réactions des économistes (2)
Droit des personnes malades
Pour Jacques Attali, « la dépendance n’est donc pas un enjeu majeur aujourd’hui. En réalité, la raison pour laquelle ce sujet terrifie est que nous sommes dans des sociétés où domine de plus en plus l’égoïsme, le chacun pour soi, et la solitude. Chacun pense, au fond, qu’il sera abandonné par ses enfants, qu’il a d’ailleurs abandonné, et qu’il ne peut compter que sur lui-même, ou sur la société, mais plus sur ses proches. D’où un débat qui va tourner sur le seul étroit dilemme entre financement par des cotisations d’un « cinquième risque » (par la société) ou par l’assurance (par soi-même). De plus, en invoquant la nécessité de financer ces dépenses soi-disant cataclysmiques, les partisans de la réduction des dépenses de santé pensent trouver un argument de plus pour justifier leur position. Enfin, comme nous sommes de plus en plus dans une société dominée par des vieux, ce n’est pas un hasard si le président a choisi comme grand défi national ce sujet et non celui de l’école maternelle : ceux qui craignent les mouroirs votent : ceux qui sont oubliés sans formation initiale de qualité ne votent pas. Là se met en place l’engrenage : Les jeunes, qu’on oublie, se vengent sur les vieux, qui vivent aux crochets des plus jeunes. Si l’on veut sortir de ce cercle infernal, il faut reconnaître que le vrai débat de la dépendance est ailleurs, dans l’attention que les uns ont pour les autres, sur le lien familial, sur la façon dont les parents s’occupent des enfants, sur l’empathie, la fraternité, l’altruisme. Le président a raison de vouloir un débat sur le sujet de la dépendance. Il ne vaudra que si on n’en exclue aucune dimension ».
http://blogs.lexpress.fr/attali/, 23 novembre 2010.