Cinquième risque : réactions (11)

Droit des personnes malades

Date de rédaction :
01 décembre 2010

Adessa A Domicile estime que la feuille de route du président de la République « redonne l’espoir d’avoir enfin des réponses concrètes à cette urgence sociétale », le débat proposé étant jugé « indispensable pour réfléchir ensemble à un système égalitaire, fondé sur la solidarité nationale et le respect de la personne ». « Ce débat doit aborder l’évolution des besoins de compensation des personnes et apporter des réponses concrètes, afin de donner les moyens de vivre, et non de survivre, et d’éviter l’exclusion de la vie sociale. Le refus de toute exclusion, qu’il s’agisse de critère d’âge, de cause de la perte d’autonomie, doit dépasser tous les clivages entre secteurs social, médico-social et sanitaire ».

Du côté syndical, Force Ouvrière estime que « le choix d’une cinquième branche de Sécurité sociale est primordial et signifie la solidarité universelle plutôt que le chacun pour soi assurantiel » ; « le choix de la Sécurité sociale exclut de fait un système assurantiel obligatoire, ou le recours sur succession ». FO demande la mise en place d’une « cotisation sociale » pour financer la dépendance, ainsi qu’une « véritable clarification des comptes et des financements entre la Sécurité sociale, l’Etat et les départements ». Danièle Karniewicz (CFE-CGC), présidente de la Caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV), n’est pas favorable à une assurance perte d’autonomie déconnectée du contrat de travail. En effet, elle redoute qu’il soit permis aux plus aisés de s’assurer, et que la situation des autres, y compris les artisans et les commerçants, soit peu enviable. Elle estime que les assureurs devront convaincre de leur bonne foi. Elle déplore le cloisonnement qui fait que la perte d’autonomie relève de l’assurance sociale avant l’âge de soixante ans et de l’individu ensuite. Selon elle, « la perte d’autonomie est une urgence sociale et sociétale », mal couverte, pesant avant tout sur la famille alors qu’elle devrait faire l’objet d’une prestation globale, incluant l’habillage, le transport, l’alimentation. « Il faut raisonner en termes de compensations pour l’aide aux familles où nombre de femmes cessent de travailler pour s’occuper de leurs ascendants. Pour cela, on a besoin de tous ceux qui interviennent sur le territoire, secteur public, secteur privé, associations ».

www.gazette-sante-social.fr, 19 novembre 2010. La Tribune, 23 novembre 2010. www.seniorscopie.com, 24 novembre 2010.