Dépendance : pour une approche multidimensionnelle du plan d’aide (2)
Droit des personnes malades
Pour le groupe de travail Société et vieillissement, « l’articulation entre évaluation, financement et plan d’aide doit aujourd’hui être en partie renversée de sorte qu’une évaluation multidimensionnelle commande la réalisation du plan d’aide, préalablement à la question des financeurs et des financements » : en effet, « les plans d’aide actuels, trop peu formalisés, sont trop étroitement liés à l’APA » (leur orientation est principalement financière, et cantonnées aux actions finançables par l’APA dans le cadre du plafond correspondant au groupe iso-ressources du bénéficiaire). Le plan d’aide ne prend pas assez appui sur une évaluation multidimensionnelle : la grille AGGIR ne permet pas de dresser l’inventaire de l’ensemble des besoins des personnes âgées, notamment parce qu’elle ne prend pas en considération de manière assez large les éléments environnementaux (ressources humaines et techniques), pourtant essentiels pour évaluer les besoins d’aide. Certains départements complètent les éléments recueillis au moyen d’AGGIR par des analyses multidimensionnelles fondées sur d’autres grilles (comme la grille GEVA de la CNSA), mais ce n’est pas toujours le cas. Dès lors que l’élaboration du plan d’aide est intégrée au processus d’éligibilité à l’APA, il est principalement orienté vers les actions qui peuvent être prises en charge à ce titre. Pourtant les personnes âgées dépendantes peuvent avoir des besoins dans de nombreux domaines non couverts ou partiellement couverts par l’APA : besoins de soins, médicaux ou infirmiers ; besoins de prévention sanitaire ; besoins d’aménagement du logement ; besoins de prise en charge sociale afin de lutter contre les facteurs de fragilité (isolement, pauvreté, problèmes de transport etc.) ; besoins des aidants (formation, formules de répit etc.). Non seulement l’évaluation AGGIR ne permet pas d’embrasser la totalité du champ des besoins mais en outre le plan d’aides ne vise pas à en faire l’inventaire, la question du financement parasitant l’exercice. Une étude menée par l’Observatoire régional de la santé Midi-Pyrénées et l’INSERM (Mantovani J et al) constate d’ailleurs que les plans d’aide les mieux construits sont ceux dans lesquels les familles sont le plus intervenues dans leur élaboration. Le processus actuel d’élaboration du plan d’aide ne permet pas la coordination, estime le groupe de travail.
www.dependance.gouv.fr/IMG/pdf/fiche_2_plans_d_aide_et_coordination.pdf, 3 mars 2011. Mantovani J et al. La mise en œuvre des plans d’aide personnalisés de l’APA à domicile, premiers résultats,ORS Midi-Pyrénées et INSERM. Janvier 2011.