Dépendance : quelle prévention ?
Droit des personnes malades
La France est à la traîne en matière de prévention, et donc a fortiori en matière de prévention de la dépendance, a déclaré Valérie Rosso-Debord. Elle estime maintenant qu’il faut développer une politique dédiée, avant d’envisager l’exclusion des personnes classées en GIR 4 (groupe iso-ressources) du dispositif de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA), une proposition très contestée du rapport de la députée de Meurthe–et-Moselle sur la dépendance. Pierre Jamet, directeur général des services du département du Rhône, qui admet qu’il faudrait revisiter le GIR 4, estime que les départements sont l’un des premiers acteurs de la prévention. Selon le Professeur Françoise Forette, directrice de la Fondation nationale de gérontologie, « nous avons à notre disposition des outils de prévention qui ont fait la preuve scientifique de leur efficacité » : prévention des maladies liées à l’âge par le style de vie, promotion de l’information et de l’éducation tout au long de la vie, y compris dans l’entreprise, détection des risques de fragilité, poursuite de l’activité professionnelle ou bénévole. Michelle Dange, de la Mutualité française, qui consacrera 4.3 millions d’euros à des actions de prévention en région, souhaite développer les métiers de la prévention, comme celui d’éducateur santé, et prendre en compte la prévention dans l’outil Pathos, qui conditionne la détermination du forfait soins en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes. Pour Agnès Canarelli, de la Fédération française des sociétés d’assurance, « la prévention permet de réduire le risque, mais aussi de mieux le connaître et d’enrichir la relation avec l’assuré ».
Les assureurs développent des produits axés sur la prévention : le groupe Prévoir propose un contrat obligeant les souscripteurs à se prêter à une visite de prévention (dont les données ne sont pas communiquées à l’assureur). Mutuaide Assistance (Groupama) présente un contrat donnant droit à l’assistance dès la souscription, ce qui permet à la personne potentiellement dépendante de mieux s’organiser et de mieux prévenir son éventuelle dépendance. AXA prévoit dans ses contrats collectifs d’aider les salariés que la dépendance d’un de leurs proches transforme en aidant. La moitié des aidants ont une activité professionnelle, selon une étude de la Caisse assurance retraite et santé au travail (CARSAT) de Languedoc Roussillon.
Protection sociale Information, 16 mars 2011. http://lecercle.lesechos.fr, 23 mars 2011.