Dépendance : quelle place pour les familles (4)

Droit des personnes malades

Date de rédaction :
25 mars 2011

Pour Gilles Duthil, président de l’Institut Silverlife, pendant longtemps, « le sujet de l’aide familiale aux personnes âgées dépendantes a été occulté dans le débat public car il représentait une certaine gêne. De la part des organisations professionnelles (villes, centres d’action sociale, associations…) qui, intervenant historiquement dans les cas de détresse familiale, avaient une vision en négatif de la famille (absente ou négligente). De la part des pouvoirs publics qui ambitionnaient eux aussi (sans en avoir les moyens) de se substituer à la famille pour organiser la prise en charge. Lorsqu’est survenue la catastrophe de la canicule de l’été 2003, sont apparues les limites d’un système consistant à organiser la prise en charge des personnes âgées dépendantes prioritairement autour des professionnels ou établissements spécialisés, et de la question du financement de ces services par la collectivité ». Si le plan Solidarité grand âge leur a donné une place, c’est celle de « personnes fragilisées, en « situation de tension, d’isolement et de fatigue », devant être « mieux soutenues », et ayant des problèmes de santé. Pour l’Institut Silverlife, qui milite pour un statut des aidants garanti par les pouvoirs publics, « une autre approche des aidants est souhaitable, celle consistant à reconnaître leur rôle actif majeur dans la prise en charge des personnes âgées dépendantes. Une première manière d’accorder une valeur à leur engagement au quotidien serait de les intégrer dans les plans d’aide à la personne âgée dépendante, tout au moins de le nommer. Pourraient être ainsi précisées les tâches réalisées, le temps qui y est consacré mais aussi les compétences mobilisées voire les attentes en matière d’encadrement. Plus généralement, l’engagement de ces aidants pourrait déboucher sur une reconnaissance de droits au regard de la protection sociale. Des aménagements de temps de travail pourraient être accordés par les employeurs dans le sens d’un meilleur équilibre entre vie privée et vie professionnelle » : « beaucoup d’autres pays européens l’ont déjà fait, la France doit profiter de la future loi d’orientation sur la dépendance pour rattraper le retard ».

Institut Silverlife Newsletter, juin 2011.