Expertise sanitaire : réguler les conflits d’intérêt (1)
Droit des personnes malades
Les recommandations professionnelles de la HAS (Haute autorité de santé) sont des décisions faisant grief susceptibles de faire l’objet d’un recours pour excès de pouvoir, a décidé le Conseil d’État dans un arrêt du 27 avril 2011. L’Association pour une formation médicale indépendante (Formindep) avait adressé un courrier demandant à la HAS d’abroger sa recommandation professionnelle relative au traitement médicamenteux du diabète de type 2 en raison du non-respect des procédures de gestion des conflits d’intérêts. Par courrier du 7 septembre 2009, le président de la HAS refuse de faire droit à cette demande. L’association Formindep saisit alors le Conseil d’État d’une demande d’annulation de la décision de refus d’abrogation de la recommandation litigieuse et d’une demande d’injonction d’abrogation de celle-ci.
Instituée par la loi du 13 août 2004, la HAS est une autorité administrative indépendante à caractère scientifique, dotée de la personnalité morale. Elle a notamment pour mission d’établir les recommandations de bonnes pratiques concernant les médicaments qui définissent des méthodes de suivi médical et des thérapeutiques à privilégier dans chaque spécialité. Ces recommandations sont élaborées par un groupe d’experts qui doit être impartial.
Conseil d’Etat, CE 27 avril 2011, Association pour une formation médicale indépendante, Req. n° 334396 (texte intégral). http://actu.dalloz-etudiant.fr/a-la-une/b/1/article/nature-juridique-des-recommandations-professionnelles-de-la-haute-autorite-de-sante-has//h/2c57b4ef3b.html (interprétation de l’arrêt), 6 mai 2011.