Réduire le tarif hébergement : droit et liberté dans 18 m2 ?
Droit des personnes malades
Réduire la surface des chambres au-dessous de 20 m2 pour réduire les coûts de l’hébergement et du reste à charge pesant sur les familles ? Pour Didier Sapy, directeur de la FNAQPA (Fédération nationale Avenir et qualité de vie des personnes âgées), cette idée est critiquable « sur le plan éthique et gérontologique, et inefficace sur le plan économique ». Selon lui, la génération des papy-boomers, « plus consumériste, ne voudra pas vivre dans une chambre de 18 m2, encore moins dans une chambre double, et n’acceptera pas de payer à un tarif élevé une prestation de confort minimaliste » : « c’est seulement à partir de 23 ou 24 m2 qu’il est possible de créer un véritable espace jour, distinct de l’espace nuit, permettant à la personne âgée de recevoir ses enfants et petits-enfants, ou ses amis et voisins dans les meilleures conditions, ainsi que d’intégrer plus facilement du mobilier personnel ». Au plan économique, calcule Didier Sapy, la part de l’immobilier ne représente que 15% à 25% selon les établissements, en fonction d’une part de leur vétusté et, d’autre part, du montage juridique et financier de l’opération d’investissement. L’espace privatif du résident représente environ 40% des surfaces totales de l’établissement, soit moins de 10% du coût de l’hébergement. « Réduire la surface des chambres de 10% (de 20 m2 à 18 m2) reviendrait donc à faire baisser le prix de journée de l’ordre de 1%, soit en moyenne 0.60 €, pour un résultat dévastateur sur tous les plans, et plus particulièrement sur la qualité de l’accompagnement. C’est tout le contraire d’une mesure efficiente ».
www.agevillagepro.com, 27 avril 2011.