A quoi servent les médicaments spécifiques de la maladie d’Alzheimer ? (1)
Droit des personnes malades
Les quatre médicaments actuellement disponibles molécules spécifiquement indiquées dans la maladie d’Alzheimer (donépézil, galantamine, rivastigmine et mémantine) sont à visée symptomatique, et coûtent environ cent quatre-vingt-dix millions à l’assurance maladie. Lors de son précédent examen en 2007, la commission de la Transparence de la Haute autorité de santé (HAS) avait noté des effets « de taille modeste ». Compte tenu de la gravité de la maladie d’Alzheimer et du possible rôle structurant du médicament dans sa prise en charge globale, la commission concluait néanmoins à une prise en charge justifiée par la collectivité. La HAS avait conclu que le service médical rendu (SMR) de ces médicaments était important, et le taux de remboursement avait été fixé à 100% dans le cadre des affections de longue durée (ALD). Mais l’affaire du Mediator a relancé la polémique, avec une remise en cause des recommandations de la HAS sur le traitement de la maladie d’Alzheimer. Les traitements spécifiques ayant été cités à plusieurs reprises comme potentiellement dangereux et inefficaces, notamment par la revue pharmaceutique Prescrire, la commission de la Transparence doit revoir leur SMR, qui devrait devenir « faible », avec pour conséquence probable un déremboursement total ou partiel (15%) de la classe thérapeutique. De nombreux spécialistes s’en inquiètent. Pour Martine Perez, du Figaro, « l’affaire est avant tout symbolique, car la maladie d’Alzheimer étant une affection prise en charge à 100%, les patients continueraient à bénéficier d’un remboursement. Mais les médecins pourraient être moins enclins à les prescrire ».
De son côté, au Royaume-Uni, le National Institute for Health and Clinical Excellence (NICE) avait annoncé en octobre 2010 de nouvelles recommandations positives concernant les traitements médicamenteux dans la maladie d’Alzheimer.
Le Monde, 20 septembre 2011. www.reseau-alzheimer.fr, 18 septembre 2011. www.lefigaro.fr, 21 septembre 2011.