Services à la personne : quel modèle économique ? (1)
Droit des personnes malades
« Quatre ans après le lancement du plan Borloo, le constat est sans appel », selon une étude du cabinet Xerfi, portant sur deux cent cinquante sociétés pérennes. « Alors qu’il était annoncé comme un eldorado, promesse d’emplois et de croissance, le marché des services à la personne peine encore à décoller et ce, malgré les nombreuses aides fiscales publiques dont il bénéficie. En cause : un fonctionnement du marché défaillant qui n’a pas permis à la sphère privée d’émerger. De nombreux freins persistent en effet et pénalisent les initiatives privées : la non-acceptation par les particuliers de la valeur du service, le fort ancrage du travail au noir et le problème du recrutement et de la fidélisation de la main d’œuvre. De fait, l’offre ne s’est pas structurée. Les entreprises ne parviennent toujours pas à s’imposer face au gré à gré et aux réseaux d’associations. Et si le secteur peut compter sur de réels moteurs (notamment sociodémographiques) pour son développement à moyen terme, les perspectives de croissance sont beaucoup moins encourageantes pour le proche avenir compte tenu de la crise actuelle. La baisse du pouvoir d’achat s’accompagnera immanquablement d’arbitrages de consommation qui impacteront de façon négative la progression du secteur ». En 2011, les entreprises enquêtées ont dégagé une très faible rentabilité : 1.6% du chiffre d’affaires. La situation financière est très tendue, particulièrement pour les associations, « exsangues », et les enseignes nationales, comme le montrent notamment les exemples de France Domicile, en liquidation judiciaire fin 2010 et Serena, en déficit de 6 millions d’euros. Le marché total des services à la personne est évalué à 1.5 milliards d’euros, dont 22% pour l’assistance aux personnes fragiles. Les opérateurs privés pèsent moins de 1% du marché global.
www.agevillagepro.com, 8 décembre 2011. Xerfi. Les services à la personne en 2012. www.xerfi.fr/etudes/9sme32_Docco_P.pdf.