Plus de patients, moins d’argent : comment améliorer l’accompagnement ?

Droit des personnes malades

Date de rédaction :
30 novembre 2011

C’était le thème du colloque de l’Institut supérieur des Elus, tenu à l’Assemblée nationale le 9 décembre 2011. Pour Jérôme Guedj, président du Conseil général de l’Essonne, « la question du vivre ensemble pose immanquablement la question de la place des personnes âgées dans nos sociétés occidentales, qui nourrissent l’illusion d’un individu auto-suffisant et en possession permanente de ses moyens ». La question de la place des personnes atteintes de troubles cognitifs est encore plus sensible, écrit Annie de Vivie, d’Agevillage.com : « il faut continuer à débattre et à échanger en impliquant toujours plus d’acteurs pour changer le regard posé sur les personnes atteintes de troubles cognitifs et permettre à leur accompagnement d’être accessible, coordonné et d’un véritable soutien ». Pour Cindy Barotte, directrice de l’association Artz (action culturelle Alzheimer), les personnes touchées par la maladie d’Alzheimer nous rappellent notre fragilité et notre interdépendance : c’est le plus grand service qu’elles peuvent nous rendre. Pascal Champvert, président de l’AD-PA (association des directeurs au service des personnes âgées), « la réintégration de la fragilité dans nos systèmes de pensée et nos fonctionnements est un enjeu éthique fondamental ». Il appelle à une véritable « rupture épistémologique » (ensemble des connaissances réglées propres à un groupe social, à une époque) : selon lui, une évolution culturelle doit être opérée du côté des professionnels afin de sortir de la culture du sanitaire et de favoriser les approches psycho-sociales. Pour Robert Haas, président de France Alzheimer Ile-de-France, lorsqu’une personne est atteinte de la maladie d’Alzheimer, c’est toute une famille qui est touchée et mise à l’épreuve. L’accès à des informations claires et à des soutiens de proximité est incontournable. Et le bénévolat ? Annie de Vivie salue le rôle important des bénévoles dans le « maillage humain » autour des personnes malades, mais estime qu’« ils ne doivent à aucun moment pallier un manque de professionnels », rappelant les dix-huit mille suppressions d’emploi dans le secteur de l’aide à domicile depuis deux ans. Marion Villez, chargée de mission senior à la Fondation Médéric Alzheimer, invite à être vigilant sur la manière de se saisir de la question : « les bénévoles représentent un tiers extérieur aux cercles familial et professionnel, ils offrent des occasions supplémentaires d’écoute, de relation, de lien social. Ils signent l’engagement de la société civile auprès de ces personnes, et peuvent témoigner en retour de ce qu’elles vivent. Néanmoins, pour que leurs actions restent légitimes et complémentaires à celle des familles et des professionnels, les bénévoles doivent être formés et encadrés ». 

www.agevillagepro.com, 13 décembre 2011.