Le marché de la dépendance : quel modèle économique ?
Droit des personnes malades
La dernière augmentation de capital lancée par le groupe Orpéa en novembre 2011, d’un montant de deux cents millions d’euros, a fortement attiré les investisseurs, avec une demande totale de plus de trois cent millions d’euros. Cette augmentation de capital permettra notamment au groupe de renforcer ses fonds propres afin de pouvoir saisir des opportunités de croissance externe dans les pays où il est actuellement présent : France, Belgique, Italie, Allemagne et Suisse. Parmi les investisseurs, la société Foncière et financière, détenue par la famille Peugeot, est montée à 7.2% du capital.
Pour la société d’études Eurostaf, l’attrait du secteur pour les investisseurs s’explique facilement : « Ce marché est en effet peu sensible aux cycles car les taux de remplissage sont élevés, ce qui exclut tout risque de surcapacités, et les flux de trésorerie sont récurrents. Il est dès lors toujours possible de lever des ressources auprès des fonds d’investissement ou en procédant à l’externalisation des actifs immobiliers ». Selon Eurostaf, un changement des modèles économiques est aujourd’hui à l’œuvre au sein du secteur : « les groupes d’EHPAD (établissements d’hébergement de personnes âgées dépendantes) cherchent à s’intégrer en amont et les spécialistes du maintien à domicile médicalisent leur offre. Dans cette course à l’intégration verticale, les plus actifs sont les groupes d’EHPAD, dont certains disposent déjà d’un large réseau de cliniques de moyen séjour (soins de suite et de réadaptation). Ils cherchent aujourd’hui à pénétrer le marché de la prise en charge de la personne âgée à domicile. Le groupe DVD a été le premier à créer une offre de services d’aide au maintien à domicile et des services de soins infirmiers à domicile (SSIAD). Korian mise, quant à lui, sur le développement de filières gérontologiques au niveau local et Emera, en partenariat avec Nexity, se développe sur le marché des résidences services ». En raison de la difficulté de créations de structures ex-nihilo, estime Eurostaf, « les groupes d’EHPAD et de cliniques de soins de suite et de réadaptation (SSR) poursuivent à marche forcée l’élargissement de leur réseau via des opérations de croissance externe. Cette stratégie est permise par la forte atomisation du secteur reflétant le poids historique des acteurs indépendants ».
http://votreargent.lexpress.fr, 6 décembre 2011. Eurostaf. Le marché de la prise en charge des personnes âgées dépendantes. Décembre 2011. www.eurostaf.fr. www.agevillagepro.com, 12 décembre 2011.