Des mots qui font vieillir Juillet-Août 2010
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Pour Jean-Michel Caly, conseiller municipal de Nice, subdélégué à la citoyenneté des seniors et vice-président du Centre communal d’action sociale, le regard de la société sur ses membres âgés de plus de soixante ans peut les rendre vieux. Les vocables qui les désignent les situent « à la marge de la société, dans cette sénescence qui en fait des sédentaires vieillissants », et le paradoxe le plus redoutable, selon lui, est « qu’eux-mêmes s’envisagent tels que les autres les voient ». Mais au lieu d’être le temps du déclin, « cette période constitue l’ultime possibilité de se hisser jusqu’au meilleur de soi-même et de la condition humaine. Le senior n’est pas le poids mort de la société, c’est un homme vivant parmi les hommes, qu’aucun obstacle n’empêche de créer. Si ce n’était ce regard et donc ces mots qui font vieillir, il se verrait pour ce qu’il est, un homme qui joue, comme les autres, son rôle d’homme sur la scène du temps, jusqu’à ce que le rideau tombe et que l’acteur s’efface, artiste jusqu’à l’ultime tirade de sa propre vie. Vouloir en pleine conscience, et jusqu’au bout, faire bien l’homme, n’est-ce pas le meilleur remède au vouloir inconsciemment vieillir ? Il suffit des mots pour le dire », écrit Jean-Michel Caly.
Les Cahiers de la FNADEPA, juin 2010.