Autonomie décisionnelle : qu’en pense le psychiatre ? (2)

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
01 novembre 2010

Vaut-il mieux être un malade Alzheimer, usager d’un système de soins, qu’un patient dément, oublié par la démocratie sanitaire ? Un médecin doit-il se placer selon le point de vue et la demande du malade ou reste-il dans l’optique de sa spécialité ?

Cyril Hazif-Thomas, du service de psychiatrie du sujet âgé du CHG de Quimperlé (Finistère), évoque « une éthique de la fragilité à la rencontre de nos peurs de perdre toute autonomie décisionnelle », « la question est tranchée par la loi et la personne de confiance est là pour aider à suppléer les capacités cognitives défaillantes. Le sens du soin du malade dément est le soutien du combat de la personne pour rester maître de son self. Le patient atteint de la maladie d’Alzheimer doit rester un citoyen à part entière et demeurer un partenaire actif dans le soin. La lucidité relationnelle est le socle qui permet d’asseoir le soin pour soutenir une dignité et une identité mises à l’épreuve par la maladie ». Mais, conclut Cyril Hazif-Thomas, « il serait évidemment inutile d’ignorer la part de déconfiture mentale qu’elle recèle ». Dans son livre J’ai peur d’oublier, Fabienne Piel écrivait : « Architecte d’un mur qu’elle bâtit brique par brique, la maladie nous relègue à l’intérieur de nous-mêmes ».

Hazif-Thomas, C. Vaut-il mieux être un malade Alzheimer, usager d’un système de soins, qu’un patient dément, oublié par la démocratie sanitaire ? Le point de vue du psychiatre du sujet âgé. Neurologie Psychiatrie Gériatrie 2010 ; 10(59) : 197-203. Octobre 2010. www.em-consulte.com/article/267965. Piel F. J’ai peur d’oublier. Paris. Editions Michel Laffont, 2009.