Prescrire ou non des antipsychotiques ? Dilemme éthique
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
« Pour quiconque a fréquenté des services de gériatrie ou des structures partageant concrètement une partie de leur problématique (comme les foyers de vie), il est clair que certains médicaments sont notoirement trop prescrits, en particulier les neuroleptiques, répondant parfois davantage à la souffrance d’une équipe, d’une famille, des autres usagers –lassés de l’attitude de co-hébergés- qu’à celle des malades eux-mêmes », écrit le Dr Alain Cohen dans Soins Gérontologie, commentant un article d’Adrian Treloar de l’Institut de psychiatrie de Londres, incitant à réfléchir sur ce dilemme éthique : « faut-il ou non prescrire de neuroleptiques à des personnes atteintes de démence, quand on sait que le processus neurodégénératif condamne la démarche médicale à demeurer palliative et que les effets latéraux des médicaments peuvent compromettre le faible bénéfice attendu ? Les auteurs estiment que si tous les malades ne doivent –ou ne peuvent- pas relever de ces médicaments, il serait tout aussi immoral (unethical) de refuser systématiquement l’aide éventuelle de ces molécules en invoquant une contre-indication générale ».
Soins Gérontologie, novembre-décembre 2010. Treloar A et al. Ethical dilemmas : should antipsychotics ever be prescribed for people with dementia ?