Euthanasie : qu’en pensent les Français ? (9)

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
01 janvier 2011

Un autre sondage, réalisé par l’IFOP en octobre 2010, publié dans Sud-Ouest et largement relayé par l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), indiquait que 94% des Français approuvaient une législation qui autoriserait l’euthanasie dans un cadre réglementé. « Alors qui croire, quel est le bon échantillon » ? s’interroge Sandrine Blanchard, du Monde. « Et quelles sont les bonnes questions à poser, car c’est aussi affaire de formulation… A regarder de près ces sondages, tous nous disent une chose toute simple : que personne ne veut souffrir, que la vie est trop courte pour que les derniers jours soient un cauchemar. La vie, vraiment, jusqu’aux ultimes instants. Sinon, à quoi bon ? Derrière le mot dignité, brandi aussi bien par les opposants que par les défenseurs de l’euthanasie, c’est le refus de la souffrance qui prime. L’euthanasie pour ne pas souffrir, les soins palliatifs pour ne pas avoir de douleurs. Mais quelle est la vraie valeur de ces sondages si la majorité des Français ne connaissent pas la loi sur la fin de vie votée en avril 2005 ?  Et puis, qui connaît le 0 811 020 300, la ligne Azur inaugurée en mai 2005, au lendemain de la promulgation de la loi, par Philippe Douste-Blazy, alors ministre de la Santé ? », poursuit Sandrine Blanchard. La plateforme répond : « Bonjour, vous êtes bien à la ligne “accompagner la fin de la vie, s’informer, en parler”, nos services sont ouverts du lundi au vendredi de 14 h 30 à 19 h 30. ». Restreint, comme plage horaire, souligne la journaliste, pour qui « cette ligne téléphonique conçue pour que chacun puisse connaître les nouveaux droits des malades en fin de vie est un échec, quasi organisé, car elle n’a jamais bénéficié d’une quelconque publicité. Sous prétexte qu’il est trop difficile de parler de la mort… ».

Le Monde, 19 janvier 2011.