Refus de soins Janvier 2011
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Pour Cyril Hazif Thomas, du CHU de Brest, et ses collègues intervenant à la journée régionale de l’association Breiz NeuroPsychogériatrie de Lorient, le refus de soins est avant tout « une question angoissante pour les soignants peu habitués à être confrontés aux limites de leur volonté et à la ferme pression actuelle de la loi de démocratie sanitaire du 4 mars 2002, qui impose le respect de la volonté du malade. Pour autant, il est nécessaire que d’un point de vue éthique le médecin comprenne qu’au-delà de la révolution scientifique qui peut enrichir son art, il existe une autre révolution en médecine, celle de l’émergence et de la reconnaissance des droits des malades et de la nouvelle donne des relations entre médecins et patients. Travailler sur le refus de soins revient donc à intégrer la notion de dignité intrinsèquement attachée à la notion de citoyen. Cette responsabilité morale n’efface en rien la réalité juridique selon laquelle toute personne doit pouvoir jouir des droits de l’homme et des libertés fondamentales. En ce sens, et parce que l’humain est un être de parole, il est inenvisageable de ne pas prendre en compte la parole du soigné, comme l’enseigne la clinique auprès du malade mental mais aussi du malade vulnérable, tel le patient Alzheimer, si l’on ne veut pas terriblement simplifier le projet thérapeutique et médicosocial de ces patients ».
Hazif-Thomas C et al. Refus de soins, décision médicale et interdisciplinarité. Revue francophone de gériatrie et de gérontologie 2010 ; 17(167) : 338-347. http://cat.inist.fr/?aModele=afficheN&cpsidt=23415059.