Dépendance : qu’en pensent les bénévoles ? Février 2011
Acteurs de l'écosystème Alzheimer
Le chef de l’Etat a déclaré : « le maintien le plus longtemps possible à domicile, l’encouragement aux solidarités familiales, aux solidarités de proximité, doivent être regardés comme des priorités absolues pour une politique à l’égard des personnes âgées dépendantes qui considère leur présence dans la société comme une source d’enrichissement humain et qui repose sur la conviction que le sentiment d’être aimés est peut-être le plus important que l’on puisse faire à l’endroit de ceux qui nous ont tant donné. Il ne s’agit pas de cacher le grand âge, il s’agit de le réinsérer dans la vie sociale et de le voir comme un enrichissement ».
Pour Jean-François Serres, secrétaire général de l’association des petits frères des Pauvres, la question n’est pas seulement : « qui va payer ? », mais qui va prendre soin des personnes âgées dépendantes : « va-t-on les aimer » ? Selon lui, c’est en soutenant un vaste mouvement de solidarité citoyen, s’appuyant sur les bénévoles, que l’on pourra reconstruire des entourages pour les personnes fragiles. Il rappelle qu’une personne dépendante sur quatre est seule, et qu’elle a de fortes « chances » d’être pauvre. « Un bénévolat d’accompagnement peut se substituer à l’entourage familial quand il n’existe pas, pour créer avec la personne âgée seule une relation d’alter ego dans la confiance et la durée, permettant de resituer les intervenants professionnels dans une relation juste et complémentaire », de soutenir les familles et éviter leur épuisement. « Le rôle et la place d’un bénévolat d’accompagnement sont donc des sujets majeurs dans le débat sociétal qui s’engage. Il pourrait être légitimé dans la loi », comme dans le cas des soins palliatifs. « Ce cadre posé faciliterait l’intervention des acteurs », ajoute Jean-François Serres.
La Croix, 16 février 2011. www.capgeris.com, 21 février 2011.