Métiers de la gérontologie : l’ergothérapie (5)

Comment la profession anticipe-t-elle son évolution ? « La demande d’intervention auprès des personnes âgées est croissante, liée notamment à l’implication des caisses de retraite, des mutuelles et des assurances. La demande en secteur libéral est également en augmentation. Le nombre d’ergothérapeutes a doublé en dix ans », mais de nombreux postes restent vacants, signe d’un métier sous tension. L’ANFE espère doubler le potentiel de formation d’ici à 2010. Sur un plan qualitatif, « l’évolution du métier est portée par le secteur des nouvelles technologies, qui suscite des demandes de collaboration avec des chercheurs et des ingénieurs pour la mise au point d’aides techniques et d’assistance technologique (gérontechnologies en particulier). L’environnement de la personne prend une place grandissante, comme en témoignent les sollicitations pour des audits en accessibilité et d’adaptation des lieux de vie », souligne Eric Trouvé. « Par ailleurs, la pratique auprès des personnes âgées doit mieux se structurer et intégrer les données de la recherche, notamment anglo-saxonne. Maud Graff, ergothérapeute hollandaise, a démontré la plus-value économique de l’ergothérapie auprès des personnes atteintes de maladie d’Alzheimer. Les professionnels français expriment d’ailleurs un besoin de perfectionnement dans ce domaine. L’avenir est également au développement de l’intervention en milieu ordinaire de vie ». Un enjeu majeur, selon Eric Trouvé, se situe sur la connaissance des services que peut offrir l’ergothérapie, auprès des prescripteurs, des pouvoirs publics, des financeurs, des structures d’accueil et du grand public. 

Trouvé E. L’ergothérapie : une profession d’avenir. Documents Cleirppa 2011 ; 41 : 15-17. Février 2011. Graff MJ et al. Community occupational therapy for older patients with dementia and their care givers: cost effectiveness study. BMJ 2008 ; 336(7636) : 134-138. 19 janvier 2008. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/18171718.