Métiers de la gérontologie : les dangers du savoir (1)

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
25 mars 2011

Le CLEIRRPA (Centre de liaison, d’étude, d’information et de recherche sur les problèmes des personnes âgées) publie un cahier consacré aux métiers de la gérontologie. Pour Bernard Ennuyer, directeur d’un service d’aide à domicile et enseignant chercheur à l’Université Paris-Descartes, « la gérontologie, aujourd’hui encore, est toujours essentiellement sous l’emprise d’un paradigme biomédical ». Il met en garde : « la formation, qui confère à celui qui la possède un certain savoir gériatrique et gérontologique, peut, si elle est mal assimilée, nuire à la relation avec la personne qui devient alors uniquement un objet de soins et d’aide, alors que l’accompagnement suppose de maintenir une relation et un partage entre deux sujets. Un certain nombre de professionnels pensent ainsi, grâce à leur nouveau savoir, pouvoir s’affranchir de la parole des gens âgés sur eux-mêmes, pour savoir comment les aider. De ce fait, le savoir profane que les gens âgés ont sur leur vie, parce que c’est la leur depuis plusieurs années, se trouve disqualifié par ce savoir expert et se trouve assujetti à un savoir qui se dit scientifique, au moment même où ils ont le plus besoin d’être réassurés dans leur identité de sujet ».

Ennuyer B. Gérontologie : quels métiers et quelles formations ? Comment y voir clair… ? Documents Cleirppa 2011 ; 41 : 3-7. Février 2011.