Prendre soin, jusqu’au bout

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
25 mars 2011

Assurer jusqu’à la mort le bien-être de ses résidents, proposer des soins palliatifs de qualité, soutenir ensuite les familles dans leur parcours de deuil, ce sont depuis 2004 les objectifs de la Fondation Denis-Lemette, un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes de Roeulx (Nord). Afin de « démédicaliser la mort et de la resocialiser », l’équipe mise sur la connaissance de l’histoire de vie des résidents. « Savoir ce qu’ils ont aimé ou pas, quels événements les ont marqués, cela seul permet une prise en charge globale, à la fois psychique, physique, spirituelle et sociale. C’est ce que nous faisons ici, loin des protocoles, explique le directeur général Alain Carpentier, sociologue de formation. « Ce n’est pas avec une loi que l’on accompagne dignement une personne qui va mourir. Ici, dans les derniers moments de la vie, une chaîne de solidarité se crée entre les familles de résidents, les bénévoles, le personnel ». Les résidents en fin de vie ne sont pas envoyés systématiquement à l’hôpital. L’établissement assure les soins palliatifs dans 98% des cas, et fait appel si besoin à l’équipe mobile de soins palliatifs ou à l’hospitalisation à domicile. Le directeur général s’arrête devant une chambre vide, où vivait un ancien artisan menuisier atteint de la maladie d’Alzheimer. « A son entrée dans la maison de retraite, il criait sans arrêt en se tapant sur la tête. Nous ne nous l’expliquions pas. En se renseignant sur son histoire de vie, les soignantes ont appris qu’il portait toujours un béret lorsqu’il travaillait. Elles lui ont trouvé un couvre-chef et il a immédiatement arrêté de se frapper. Il est mort dans son lit, sans souffrance, son béret sur la tête, un disque de Tino Rossi en fond musical. Ce type de prise en charge ne peut naître que de la connaissance que l’on acquiert de la personne pendant les quelques mois ou années qu’elle passe avec nous ».

Actualités sociales hebdomadaires, 11 mars 2011.