Droits des patients : qu’en pensent les professionnels de santé ? (2)

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
25 mars 2011

Les droits des patients ne sont pas tous appréhendés de la même façon. Les professionnels de santé distinguent trois types de droits : 1/les droits perçus comme fondamentaux et dont l’application ne devrait pas poser de problème (respect de la personne, égalité de tous en matière de protection de la santé, information sur les conditions du séjour, rédiger des directives anticipées, être entendu par un responsable de l’établissement pour exprimer ses griefs) ; 2/les droits approuvés par une majorité de répondants mais dont l’application peut être difficile dans la réalité : le libre choix de l’établissement de santé et la continuité des soins (y a-t-il le choix en zone rurale ?) ; le soulagement de la douleur et le droit à une vie digne jusqu’à la mort (les contours de la fin de vie et de l’euthanasie semblent, à leurs yeux, particulièrement flous et la problématique sans réponse) ; le droit de désigner une personne de confiance (un droit qui semble très théorique) ; 3/les droits plus discutables, dont le principe même dérange : le respect des croyances et des convictions (le droit qui semble poser le plus de problèmes au quotidien, mais également le droit le plus remis en question sur son principe même) ; le droit à l’information directe au patient sur son état de santé et l’accès direct à son dossier médical (des droits sur lesquels les médecins en  particulier émettent des réserves en évoquant des situations dans lesquelles les patients ne sont pas en mesure de recevoir les informations, et invoquent une présence indispensable du médecin au moment de la consultation du dossier) ; le droit de ne pas être informé sur son état de santé ou de refuser un traitement (des droits qui entérinent la possibilité pour le patient d’avoir un comportement que la majorité des personnels soignants ne peut concevoir) ; le droit au secret des informations sur la personne (il peut ponctuellement mettre le professionnel de santé en grande difficulté, par exemple quand le patient lui interdit de prévenir les proches alors qu’ils courent un risque au contact du malade); la réparation amiable d’un préjudice subi (crainte d’abus) ;  le droit de la personne à participer activement aux décisions la concernant (certains médecins remettent en cause le mot « activement »).

Ministère de la santé. TNS Sofres. Note de synthèse. La perception des droits des patients par les professionnels de santé. Enquête qualitative. 4 mars 2011. www.sante.gouv.fr/IMG/pdf/Sondage_-_Perception_des_droits_des_patients.pdf