Maltraitance envers les professionnels (2)

Acteurs de l'écosystème Alzheimer

Date de rédaction :
25 mars 2011

Un second article des mêmes auteurs présente une revue critique de la littérature sur le sujet. L’ampleur de la violence dans les maisons de retraite dépasse les frontières culturelles. Pour les auteurs, la peur d’être sanctionné, l’insécurité de l’emploi et la « résignation devant le fait que la maltraitance envers les professionnels doive être acceptée comme partie intégrante du travail » apparaissent uniques à la prise en charge de la démence. L’effet cumulé de la maltraitance psychologique conduit à un épuisement émotionnel et une dépersonnalisation, qui conduit les professionnels à se retirer physiquement de l’interaction avec les résidents. Soumis à la maltraitance, sous-estimés, non soutenus et manquant de compétences essentielles pour faire face à la situation, certains professionnels peuvent perdre leur capacité à délivrer des soins centrés sur la personne.

Dans La Tribune de Genève, la psychologue Mikaëla Halvarsson explique : « une angoisse d’abandon chez le patient peut se traduire par une sollicitation encore plus soutenue du soignant. Avec des cris incessants, voire des coups. Fatigué, le personnel peut s’énerver ». Or un tel comportement agressif est souvent le signe de défense d’une personne qui ne comprend pas son environnement et le perçoit comme hostile. Le rapport de force qui menace est dangereux, prévient Louis Ploton, professeur de gérontologie à l’Université Louis-Lumière-Lyon 2 : « vous ne serez jamais gagnant avec un malade, il se laissera mourir ».

Scott A et al. Perceptions and implications of violence from care home residents with dementia: a review and commentary. Int J Older People Nurs 2011; 6(2): 110-122. Juin 2011. www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/21539716La Tribune de Genève, 31 mai 2011.